dimanche 10 juin 2007

We feed the world - Le marché de la faim (2/2)

Karl Otrok, un des responsables de Pioneer, le leader mondial des ventes de semences.

En parlant à un agriculteur roumain « On avait déjà foutu en l'air l'Europe de l'Ouest et maintenant on va détruire toute votre agriculture. » Karl Otrok


Dans le documentaire on constate que dans la campagne roumaine on trouve encore des paysans qui se déplacent en carrioles à cheval, qui utilisent des chevaux de trait et des faux et qui récoltent des aubergines à la main.Cette agriculture ne fait plus le poids, combien de temps lui reste-t-il à vivre ? Pioneer dont « we feed the world » est justement le slogan, dissémine partout dans le monde des semences hybrides non réutilisables et des OGM


Et Karl Otrok dans tout ça ? Il avoue préférer les aubergines des paysans à celles issues de ses semences, il admire leur manière de travailler. Il dit qu'il fait ce que Pionner lui dit de faire mais il espère que ces agriculteurs pourront résister, leurs légumes ont du goût. « C'est ce qu'il pense. »


Encore un qui n'a pas le courage de ses idées. Pile ou face ? Il faut choisir monsieur Otrok. Ne vous rendez-vous pas compte que vous contribuez vous-même à la destruction de ce que vous aimez ? J'en doute. Allons un peu de courage, quittez pioneer.


Le message que dit vouloir faire passer Erwin Wagenhofer dans son documentaire est :

« Mon message –et c’est ce qui m’a motivé pour faire ce film, même s’il parle de nourriture, tout mon travail va majoritairement dans ce sens- est que nous devons changer notre manière de vivre. Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi. Nous devons vivre autrement, manger autrement, acheter autrement, voir d’autres films. Ou nous devrions au minimum être insatisfait de ce que nous avons. Voilà le message. Et si NOUS ne le faisons pas, alors qui? C’est pour cette raison que le film s’intitule «NOUS nourrissons le monde», et pas «ILS nourrissent le monde». Ils, les Brabeck, les Pioneers ou quels que soient leurs noms, appartiennent tous à notre société et nous devons accepter cette responsabilité, c’est ce que veut dire ce «NOUS». C’est peut-être trop négatif, mais il y a aussi un message positif: nous pouvons changer cela. Si ce n’est pas nous, alors qui? Nous, comme le dit Jean Ziegler, la société civile. Nous sommes tous des consommateurs, nous allons dans les supermarchés, nous devons manger, chacun de nous, nous devons acheter mais nous pouvons aller ici ou là et décider: voilà notre pouvoir! Nous ne voulons pas de tomates à Noël, nous ne voulons pas de fraises à Noël, nous ne voulons pas de légumes trimballés pendant 3 000 km pour échouer dans nos assiettes. Nous ne voulons pas que nos animaux dévorent la forêt amazonienne au Brésil et en Amérique du sud. Nous, qui d’autre? » La suite de l'interwiew ici :

Pour aller plus loin :

Sur le site du documentaire

On peut lire :
un extrait du livre de JEAN ZIEGLER : l'empire de la honte (Fayard, 2005)

On peut voir :
des extraits de l'émission des mots de minuit sur France 2 où il est invité


Sur le site d'archives (non officiel) de l'émission Là-bas si j'y suis (France Inter) :

On peut écouter :

l'entretien avec Jean Ziegler autour du film "We feed the world" (émission du 18 avril 2007)


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